Quoi de mieux que de débuter l’année avec un nouveau thème « En France Aussi » ! Si vous me lisez déjà depuis quelques mois, vous savez certainement que j’ai rejoint ce collectif de blogueurs passionnés par les escapades en France, créé par Sylvie du blog Le coin des voyageurs. Si vous aimez vous faire peur revivez mon expérience interdite, pour les amoureux de la nature une escapade bucolique, et une belle idée de week-end à Lens. Donc ce mois-ci, le thème proposé par Olivia du blog La fille de l’encre est loufoque. Un thème pas facile à traiter ? oui et non, il faut avoir un peu d’imagination et se faire plaisir. Vous aimez être surpris ? pour ma part ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, je ne suis pas très fan des surprises, des choses que je ne contrôle pas. Et pourtant, c’est avec un grand enthousiasme que j’ai accepté l’invitation d’Autour du Louvre Lens pour les visites mystères. A la fin de notre article, une vidéo qui retrace l’ambiance de ce moment ! Hum hum hum, mais qu’est ce donc ? Laissez vous être surpris de temps à autre, ça ne peut que vous faire du bien.

 

Les visites mystères, surprenez nous !

Les seuls indices que nous avions c’étaient notre point de ralliement : terril de Rieulay et le nom de la thématique : Happy Culture. Imaginez ce que ce jeu de mots pouvaient évoquer et toutes les activités que nous avons pu imaginer, et le tout autour de Rieulay. Il en était autrement, l’Office du tourisme de Valenciennes a choisi de nous surprendre, de nous faire vivre un spectacle culturel inoubliable et très loufoque. Nous prenons un bus, et pas n’importe lequel, celui qui a attiré toutes les curiosités, dans une région amoureuse de ses équipes de football. Le bus officiel du VAFC, c’est classe ! Nous étions confortablement installés. Nous voilà partis, mais où donc ? Nous n’en avons rien su jusqu’à notre arrivée.

 

Happy Culture au musée des Beaux Arts de Valenciennes

Waouh, nous faisons face à ce bâtiment immense, à l’architecture plus qu’incroyable, arboré par les douces couleurs de l’automne et illuminé par les rayons du soleil. Voilà, nous sommes arrivés pour notre visite mystère, qui va s’avérer unique et surprenante. Suivez nous pour un moment riche en découverte culturelle, en théâtralisation, et en convivialité.

Le bâtiment âme de la ville de Valenciennes

Un peu d’histoire autour de ce musée, difficile de passer à côté de sa visite lorsque l’on se rend à Valenciennes. Vous me direz une ville à l’image pas très glamour, détrompez-vous, elle nous a surprise par sa richesse culturelle et l’amour de ses habitants pour l’Art dans tous ces états. Nous reviendrons sur tous les beaux projets qui vivent au coeur de la ville. Capitale du Hainaut, ville artistique, qui a vu naître de nombreux artistes : Carpeaux, Watteau, Pater, Crauk ou encore Jonas. C’était donc tout à fait normal de construire un bâtiment à la hauteur des oeuvres d’art de Valenciennes. La ville ne démérite pas, elle est même reconnue, elle remporte plusieurs fois le Grand Prix de Rome. Quelle belle surprise !

Le musée date du début du 20ème siècle, réalisé par l’architecte Paul Dussart. Le musée s’ouvre sur les boulevards de la ville en tant que point stratégique. Une architecture typiquement française, où vous retrouverez la traditionnelle brique du Nord, mais aussi de la pierre, et d’immenses verrières.

Une visite guidée loufoque, un Happy Moment

Nous sommes accueillis par Pauline et Marieke, pour une heure à croquer, en déambulant de manière originale et loufoque dans les salles du musée. Nous sommes à l’entrée, au centre de cette mosaïque gigantesque qui se trouve sous nos pieds. Les reflets du soleil font briller les couleurs de chacun des petits carreaux qui ornent l’entrée. La hauteur sous plafond m’a complètement éblouie, et la coupole de Lucien Jonas ne peut que retenir votre attention. Face à vous des portes en fer forgé laissent entrevoir la place Carpeaux et ses magnifiques sculptures. Nous sommes bercés par les paroles de Marieke qui démarre la visite sur l’histoire de la création du musée. Soudain, apparaît Pauline, coiffée d’une casquette, avec une intonation masculine, et la scène se joue. Nous sommes projetés dans l’histoire, dans la vie d’un homme, ce n’est plus une anecdote que l’on nous raconte, mais bien une représentation que l’on vit. Quelques minutes prometteuses, c’est un pur bonheur, qui pressentent un « happy moment ».

Direction la première salle du musée,  une galerie reprenant les oeuvres flamandes et hollandaises des 15ème et 16ème siècle, dues à notre position géographique de transfrontalier. Nous sommes plongés dans un langage pictural propre : le primitif flamand. Nous citerons ici deux grands artistes de l’époque : Van Eyck et Bruegel. Nouveau lieu, nouvelle scènette, autour du tableau « le changeur et sa femme », cette fois-ci c’est Marieke qui se prend pour la femme du tableau. J’adore, cette ambiance théâtrale, si excentrique et amusante, au milieu des oeuvres.

Nous avançons dans une nouvelle salle, nous sommes entourés d’oeuvres représentant des paysages et des natures mortes. Nous sommes dans le temps entre renaissance et baroque. Vous savez ce sont ces tableaux avec les couleurs complémentaires rouges et vertes, un style pictural à part entière. L’art avance dans un style, il y a une remise en cause de l’idéal de la nature à l’époque, qui tend davantage vers l’imaginaire. On assiste à une autre sensibilité, une construction de l’espace avec des lignes de fuite. Nous sommes devant « la pourvoyeuse de légumes » de Joachim Beuckelaer, une mise en scène très détaillée des produits issus de la terre. La particularité de cette oeuvre se trouve dans les représentations annexes du plan principal, à ne regarder que si vous avez plus de 18 ans 😉 un tableau un peu loufoque !

Continuons notre poursuite culturelle dans le temps, en se rendant à l’époque du baroque, caractérisée par des chefs d’oeuvres et tableaux immenses. Si nous devions vous citer un nom, ça serait Rubens, personnage emblématique de la peinture flamande. Contextualisons un peu l’époque, l’église catholique veut réaffirmer  sa foi et ses dogmes, pour lutter contre le protestantisme, on se replonge dans une adoration et culte des saints.

Un tableau gigantesque, une fresque qui prend place sur tout un mur, dans son cadre à la dorure brillante. Une oeuvre pour triompher de la foi catholique, « le cycle du triomphe de l’Eucharistie » de Rubens, on y observe de nombreux détails. Prenez le temps d’observer cette oeuvre et toutes ces particularités : char, ange, lumière, des femmes etc.

Un tout autre style, des oeuvres plus petites, où la thématique de la religion s’efface au profit des arts. Antoine Watteau représentant authentique de ce style avec « Les fêtes galantes » ou encore « Réunion en plein air ».  Durant cette visite, un peu spéciale, j’ai appris que l’on ne pouvait pas parler de Watteau sans évoquer Jean Baptiste Pater. Peintre qui a magnifié les femmes galantes et les soirées de Watteau comme dans « le concert champêtre ».

Un espace qui m’a totalement charmé dès notre arrivée, je pouvais l’observer à travers les portes en fer forgé, cette luminosité intense se déposant sur les sculptures. Le Salon Carpeaux, illustre la vie artistique de ce valenciennois « Il a été un grand chroniqueur de la vie quotidienne, sociale et politique de son temps ». Nous ne sommes pas seuls, un homme s’attarde près des statues, il dessine, il reproduit la beauté qui nous entoure. Bienvenue dans l’ère du classicisme, l’art de vivre à la française.

Nous nous arrêtons devant la sculpture qui surplombe toutes les autres, la reconnaissance d’un artiste à un autre, Jean Baptiste Carpeaux a représenté un autre valenciennois Antoine Watteau. Quelle posture ! et ces joyeux personnages qui entourent l’artiste : le joueur de flûte, la jeune femme tenant un masque, jeune garçon de la comédie italienne, et la jeune femme tenant une partition. Difficile de passer à côté de ces sculptures lors de votre visite. Marieke nous surprend, elle s’immisce entre les sculptures, elle porte un loup, comme dans les bals masqués. Nous voilà emportés en pleine comédie française.

Nous voilà en admiration devant une sculpture datant du fin 19ème siècle, de Gustave Crauk « Le Matin ». Plus souvent attribué à l’architecture, l’Art Nouveau, s’invite ici, admirez la sinuosité dans la structure, la légèreté du drapé, et la finesse des traits du visage. Pauline, notre guide, nous montre les courbes de Claire Eiffel ainsi représentée, fille du très célèbre Gustave, à qui l’on doit notre belle Tour Eiffel parisienne.Elle dessine les mouvements de la sculpture telle une danseuse, c’est magnifique à voir, et tellement original comme visite de musée. Si vous avez lu mon article sur notre visite du musée du Louvre Lens, vous savez déjà qu’il faut observer une oeuvre sous tous les angles, faites en le tour, scruter ses moindres détails. La beauté d’une oeuvre se révèle une fois contemplée.

Surprise dans notre visite du musée, un peu de contemporain, en plein 20ème siècle, l’art abstrait fait son apparition après nos deux guerres mondiales. Futurisme ? une approche du mouvement, de la manière dont on va pouvoir rendre sa place au mouvement à travers les arts. Entre maintien de l’ordre et du désordre, mais aussi de la chute. Ce dernier temps de la visite, mon préféré, parce que je me suis trouvée une passion commune avec notre guide conférencière Pauline : la danse. Cette grâce, cette sensibilité au mouvement, son expression corporelle, n’a fait que m’emporter. Elle nous livre une partie de sa vie, de sa passion pour la danse.

C’est ainsi que s’achève notre visite étonnante de ce musée exceptionnel, où nous avons été entrainés à travers les époques et pris au jeu de nos guides conférencières. Une ambiance totalement loufoque au coeur d’un musée. Quelle bonne idée, ces scènettes devant des oeuvres, quoi de mieux pour comprendre l’art qui nous entoure. Pour un public néophyte ou confirmé, petits et grands, nous avons été en totale immersion culturelle. Nous avons appris à mieux connaitre des artistes régionaux, mais aussi à apprécier autrement la visite d’un musée. Un grand bravo à nos deux guides conférencières qui nous ont fait passé un très agréable moment loufoque, mais aussi à l’Office du Tourisme de Valenciennes, de s’être amusé à créer ce programme unique pour les visites mystères. J’espère que vous l’avez apprécié autant que nous, malheureusement, il s’agissait d’un moment privilégié créé exprès pour l’occasion, mais vous pouvez néanmoins vous rendre au musée et admirer ses espaces. Les visites mystères, un moment unique pour ces aventuriers en herbe.

Valenciennes, un musée à ciel ouvert

Notre Happy Moment n’est pas totalement fini, nous partons à la rencontre des extérieurs du musée et des oeuvres disséminées dans la ville. Les oeuvres changent régulièrement par vague, la première qui retient notre attention, par sa forme indescriptible, nous n’arrivons pas à définir ce qu’elle représente. Il s’agit de l’abstraction géométrique de Norman Dilworth, « 1 2 3 4 5 » il joue avec les chiffres, à vous de chercher ! Le jeu est une part importante de l’activité. En organisant et en manipulant les éléments dont je me sers, je crois que je découvre des possibilités que je n’avais pas prévues.

Entre art et verdure

Valenciennes, ville d’art mais aussi d’écologie, les habitants prennent soin du patrimoine arboré. La politique écologique de la ville est plutôt bien menée, pour chaque arbre abattu, 4 sont plantés. Les boulevards à la reconquête des piétons mènent jusqu’au parc Rhonelle, vous pourrez continuer votre apprentissage culturel avec les oeuvres qui y sont exposées. La culture accessible à tous, ici aussi comme au musée du Louvre Lens, que nous avons pu explorer. Les oeuvres qui nous entourent sont de Jean Baptiste Carpeaux, Brasseur, et Schleiff, et plus encore. Je trouve l’idée vraiment plaisante, elle permet à chacun de renouer avec l’art, et de rendre la ville plus attractive. La ville de Valenciennes met tout en oeuvre pour répondre à un projet culturel ambitieux pour tous. Les activités proposées par le musée, l’Office du Tourisme, et les projets des étudiants de l’école d’Art de Design, mettent en évidence toute cette effervescence culturelle.

Le parc de la Rhônelle

Après avoir déambulé sur le boulevard Watteau entre les oeuvres, une balade au vert, dans un parc de plus de 5hectares et centenaire, organisé autour de la rivière en plein centre ville. C’est le premier lieu d’exposition des oeuvres d’art de la ville élaboré par l’architecte paysagiste Henri Martinet. Une promenade perdue des valenciennois du parc au musée. Ce que j’aime dans ce parc très bien aménagé, c’est tout ce qu’il propose, entre détente, balade, amusement, découverte culturelle, une panoplie de moments pour chacun.

J’adore les couleurs de l’automne, les feuilles oranges, rouges et marrons qui jonchent le sol, les rayons du soleil avec nos manteaux qui nous rappellent juste que l’été est fini. Au fur et à mesure de notre avancée dans le parc, nous rencontrons des sculptures. La première « Cain jaloux » de Paul Theunissen, qui a suscité beaucoup de polémiques pour l’époque, pour la nudité affirmée de l’oeuvre.

Une autre très connue de la population et des voleurs, et oui malheureusement une oeuvre en bronze qui a attiré les convoitises, « le jeune garçon jouant aux billes » d’Elise Raset. Les valenciennois se l’ont appropriée très facilement, elle symbolise la jeunesse, un jeu apprécié de tous, dans un parc où toutes les générations se rencontrent. Vous en pensez quoi alors de ce musée à ciel ouvert ?

Notre balade dans le parc touche à sa fin, nos estomacs ont faim, ne bougez pas, le mystère ne s’arrête pas là ! Une table de picnic nous attend avec nos guides conférencières du musée, du jus de pomme, de la bière,  et du lucullus. Vous connaissez déjà nos goûts, nous avons choisi la bière bien sûr, la triplus de la brasserie Terre et Tradition. Alors si vous n’êtes pas du coin, le lucullus vous ne devez probablement pas connaitre, je me trompe ? la seule chose à savoir c’est que c’est un délice pour vos papilles ! Un met fondant, idéal pour vos repas festifs. Un mélange subtil entre le foie gras et la langue de boeuf fumée, une recette très ancienne, pour un produit d’exception, qui fait la fierté gastronomique de la ville. Vous trouverez ce produit chez Lucullus à Marly.

 

Cette fois, c’est vraiment fini, nous avons ri, appris, un convaincu Happy Moment. Nous avons été enchantés par les scénettes de Pauline et Marieke, qui nous ont propulsé dans le passé et à l’intérieur des oeuvres du musée. Nous retiendrons le boulevard Watteau qui fait parfaitement le lien entre le musée et le parc de la Rhônelle. La ville de Valenciennes révèlent de belles surprises, nous étions loin d’imaginer cette ferveur culturelle, cette fierté envers ces artistes, qui animent au quotidien les valenciennois. Ce n’est pas juste une envie, cette empreinte artistique est incarnée, par les événements, par les institutions, et par la population. Le mot de la fin, nous reviendrons bientôt pour continuer à être surpris par une ville méconnue.

 

Nos astuces pour visiter le musée des Beaux Arts de Valenciennes

Adresse : Boulevard Watteau 59300 – Valenciennes

Horaires d’ouverture :

• du mercredi au dimanche, de 10h à 18h

• le jeudi, de 10 h à 20h

Site internet : https://valenciennesmusee.valenciennes.fr/fr.html

 

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